20 mai 2009

Ah ça ira, ça ira, ça ira (ou pas)

En France, on a encore des "altesses", ce pipoles qui sont célèbres parce que leur famille l'est, et qui n'ont donc rien à prouver pour accéder au rang de sacré. Charlotte Gainsbourg en fait partie, grâce au talent marketing de son papa. On ne sait pas trop ce qu'elle fait car elle chante d'un filet de voix, elle joue la comédie de temps en temps (même si c'est souvent son propre rôle, voir de loin "Ma femme est une actrice"), elle est moche mais on lui trouve forcément du charme parce qu'elle rappelle tellement son papa et donc on lui pardonne tout en admirant son statut d'Intouchable de la culture. Récemment à la téloche, elle venait parler de la dernière entourloupe de Lars von Trier où elle tient l'un des rôles principaux. On peut presque savoir si un film sera bon à la manière dont les acteurs/actrices en font la promo. Princesse Charlotte a pris soin d'employer les mots creux qu'utilisent les aaaaaartistes pour parler de leurs collègues en des termes qu'ils prétendent poétiques : " je suis tellement heureuse de faire partie de son univers blablabla J'ai beaucoup de tendresse pour lui blablabla Il a su vraiment me pousser pour que je donne le meilleur de moi-même blablabla le tournage était formidable, c'est tellement rare de rencontrer des VRAIS gens". Je pourrais citer un tombereau d'autres inutiles comme Arielle Dombasle qui a encore commis un album , mais ça va virer Voici. Donc voilà.

En France, on a aussi des baronnies emmenées par des félons, comme Bayrou qui en ce moment vend un livre très intéressant sur... Sarkozy. Sarkozy est aux politiques français ce qu'Israël est aux pays arabes. Il canalise les haines et les rancoeurs, soudent les clans, et permet de créer une dichotomie héroïque à peu de frais : je suis un bon car je suis contre le méchant. Bayrou, qui affirme être boudé par les médias, passe par tous les plateaux de télévision pour vendre son anti-sarkozysme primaire, clamant sa liberté de pensée et son positionnement central, alors qu'il a été ministre de Balladur et de Juppé et que son Modem élabore des alliances avec une droite dure, comme à Orléans où il s'allie avec le MPF de Villiers en arguant qu'il y a sûrement des gens bien partout ! Je répète ce que j'avais osé avant l'élection présidentielle : voter Bayrou, c'est ne pas oser voter Le Pen. Poujadiste derrière une apparence de sage lettré, rejetant les élites en apparence alors qu'il les fréquente depuis toujours à Paris ou sur les champs de courses, pratiquant une démagogie agressive consistant à s'affirmer proche du peuple alors qu'il le méprise avec hauteur. Le 7 juin, je ne voterai sûrement pas pour Bayrou, ni pour ses co-listiers comme ce fat de JFK, qui se foutent de l'Europe presqu'autant que moi, sauf que je n'en fais pas mon fonds de commerce. 

Mais le même jour, j'aimerais bien voter au Liban. Car on a beau avoir des altesses et des baronnies en France, on est encore loin du niveau de féodalité de nos amis du Levant. La "campagne" s'intensifie et au moins on ne s'ennuie pas devant les coups bas qui volent entre les protagonistes. Une fois de plus, on peut regretter l'absence totale de programme politique des candidats, chacun votant finalement pour un choix de civilisation, par atavisme ou en échange d'une enveloppe de cash. Mais ça, c'est une tradition régionale (An Nahar):

Opponents of Iran's hard-line president have accused him of trying to buy votes before the June presidential election by handing out checks to the poor.

Mahmoud Ahmadinejad's government has defended the payments, saying the checks for 500,000 and 1 million rials — about $50 and $100 — have nothing to do with the election.

It has been distributing the money to poor families — most of them in rural areas and small towns — since last year, and in recent weeks it broadened the distribution to include students and teachers. The government also announced that on May 10 it began making $80 payments to 5.5 million people throughout Iran.

Ahmadinejad's critics have seized on the payments as another opening to exploit one of his biggest vulnerabilities heading into the June 12 vote — discontent over his handling of the faltering economy. They accuse him of using the cash to win votes from people hit hard by rising inflation and unemployment.


En ce qui concerne les sbires de l'Iran du hezb, on sent déjà que le résultat sera "pile on gagne, face vous perdez", puisque déjà les tambours de guerre se font entendre concernant des manoeuvres militaires israéliennes qui pourraient bien être le prétexte d'un nouveau round entre le parti de dieu et le peuple élu de dieu. Je ne regrette pas de subir une nouvelle campagne pour des élections libanaises, toutes celles que j'ai vues se ressemblant peu ou prou. Ce que je voudrais voir en revanche, c'est la tête des aounistes si le hezb gagne les élections et renvoie le général oranginet à son exil. En France, on n'en veut plus, on a déjà trop de baronnets et d'altesses pour s'occuper d'une princesse au petit "poids". 

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13 mai 2009

Mais où est donc aXXo ?


Ce salopard de Dieudonné me donne la nausée avec ses listes pour les Européennes soi-disant "antisionistes". Ce demeuré se pavane avec ses acolytes criminels comme l'immonde Alain Soral, persuadé de faire un bon coup et de provoquer les bourgeois, comme cet imbécile de Coluche l'avait fait avant lui. Se moquer de la démocratie, comme le font des humoristes aux arrière-pensées troubles, c'est considérer qu'elle n'a pas de valeur, qu'elle devrait être remplacée par un autre système. Dans la pensée de ceux qui guident Dieudonné, c'est le fascisme, celui qui permet d'éliminer des humains sur des critères religieux, raciaux, ethniques, bref les anéantir non pas pour ce qu'ils font, mais pour ce qu'ils sont. Coluche ne savait pas ce qu'il faisait, trop occupé à recycler des blagues de beauf sur les fonctionnaires ou les femmes ; Dieudonné croit le savoir. Je doute qu'il se rende compte réellement du raz-de-marée de fascistes honteux qui vont se dire "enfin, on peut cracher sur les juifs et ce n'est pas raciste, regardez, Dieudo est noir !". A lire les commentaires des internautes sur les forums de Libé et ailleurs, la théorie du complot a encore de beaux jours devant elle, et les juifs, de riches heures de persécution.

On attendait d'ailleurs du pape un geste fort à Yad Vashem. Enfin, "on" attendait. J'avoue que venant de ce prince de la manipulation, je n'attendais pas grand-chose. Le Vatican va même jusqu'à nier, non pas les chambres à gaz, mais le passé de Hitlerjugend de Ratzinger. Et celui-ic a fait son numéro habituel qui consiste à ne rien donner aux ennemis de toujours, tout en flattant leurs adversaires. On a fort bien compris après la visite du pape dans un Moyen-orient déjà explosif qu'il ne faut pas compter sur les religions pour calmer l'ensemble, mais bien pour rajouter de l'huile d'olive sur le feu. L'évêque de Rome, à la manière de Dieudonné, voit ici une formidable chance de faire parler de lui en provoquant, sans se soucier des réactions d'imbéciles qui ne comprennent pas qu'on n'est pas dans la spiritualité, mais dans le marketing. Le pape veut attirer plus d'âmes, et Dieudonné plus de spectateurs. Mais beaucoup ne retiennent que le message de haine qu'ils adressent dans cette guerre pour les coeurs et les esprits.

Pour finir, je ne devrais pas me moquer de l'initiative "Beyrouth, capitale intergalactique du livre" ou alors juste mondiale, mais là aussi, on peut parler de provoc. Dans un pays où les libraires compétents tirent le rideau les uns après les autres pour laisser place à des marchands de livres au poids, on peut s'amuser du communiqué de presse de l’Unesco qui annonçait en 2007 "Beyrouth a remporté la partie sur Bangkok (Thaïlande), Le Cap (Afrique du Sud) et Kazan (Russie) « pour son implication en matière de diversité culturelle, de dialogue et de tolérance ainsi que pour la variété et le caractère dynamique de son programme ». Diversité culturelle. Dialogue. Tolérance. Si on parle du Cap, je suis enthousiaste. Bangkok et Kazan, je ne sais pas trop. Mais parler de tolérance à propos d'un pays qui pratique une des censures les plus idiotes du monde en matière de culture témoigne soit d'une volonté forcené à la limite de la méthode Coué, ou d'une méconnaissance totale du pays. Donc, voyez ça comme une vaste plaisanterie SAUF évidemment le vendredi 15 mai, à la Gare ferroviaire de Beyrouth (Mar Mikhaël), où de 18:00 à 19:00 mes amis des Chroniques Beyrouthines donneront lecture de leur recueil de blog, Jours tranquilles à Beyrouth. Je ne pourrai pas les soutenir et aller les écouter, mais si vous voulez entendre autre chose que des conneries sur le Liban, c'est le moment d'ouvrir vos oreilles.

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06 mai 2009

Jean-Robert Pitte, reviens !

Il paraît que les universités françaises sont encore en grève. Grâce à l'endoctrinement idéologique de la majorité des profs de fac, et à la fantastique capacité de certains étudiants à trouver tous les moyens pour en foutre le moins possible, l'université française va donc crever. Pour une fois qu'un gouvernement prend la peine de s'y intéresser et propose des solutions pour remédier à la mort programmée des facs, les étudiants continuent de rêver de Mai 68 et les profs persistent à préserver un statut privilégié qui n'est même pas bon pour eux (Oui oui, j'ai examiné la réforme et je pense savoir à peu près de quoi je parle quand il s'agit d'enseignement supérieur). Pendant ce temps, les grandes écoles vont de mieux en mieux. Il faut dire que les méthodes musclées qui ont cours pour fermer les campus ne viendraient pas à l'idée d'étudiants qui sont passés par une sélection drastique pour avoir droit à un enseignement d'élite. Les étudiants d'universités jouent à Che Guevara, et leurs parents n'osent rien dire, effrayés à l'idée de se faire traiter de réacs alors qu'ils veulent être "cool" dans un pays où séquester son patron, ce qui est l'équivalent d'un kidnapping, semble être approuvé par une opinion publique qui considèrait il y a peu que brûler des voitures permettait d'exprimer le "malaise profond des banlieues".

Je m'y perds, et je ne comprends parfois plus ce pays si privilégié qu'est la France. Ce besoin de rejeter en apparence un système auquel on adhère pourtant pleinement, cette peur d'employer des termes comme "capitalisme" ou "libéralisme" autrement que pour les stigmatiser, cette obsession du fric qui caractérise pourtant l'extrême-gauche qui n'a que le mot "pognon" à la bouche, la France est un bien étrange pays vu de l'extérieur, par le biais souvent déformant des médias. Les profs de fac ont d'ailleurs décidé de boycotter le quotidien Le Monde, car ce journal ne décrit pas assez objectivement la situation universitaire ; comprendre, ne reproduit pas mot pour mot les communiqués des grévistes. Il est facile pour eux d'embrigader des étudiants qui voient l'occasion de leur vie de "faire de la politique", plus difficile de convaincre des journalistes qui ne peuvent s'empêcher de remarquer que les grèves commencent à être à répétition et sans but alors que les classements universitaires mondiaux dans leur ensemble montrent l'influence déclinante des mandarins français. Inutile d'être sarkozyste, "à mort" comme dirait son rejeton, pour considérer que les grèves des universités françaises ne vont nulle part, sinon à une dépréciation accrue de diplômes émis par des institutions qui refusent le monde extérieur, en se drapant dans la défense de valeurs républicaines qu'elles n'incarnent plus.

Mais qu'ils aillent le voir ce monde, les étudiants français, sans parler de leurs instructeurs ! Qu'ils se rendent compte que la France est une merveilleuse forteresse, pour ne pas dire une tour d'ivoire ! La France est un paradis, quand il n'y a pas trop de grèves, et plutôt que de s'arc-bouter sur son passé glorieux, elle ferait mieux de s'impliquer dans le futur. Le passé, il faut en faire son deuil, même si les pays arabes donnent chaque jour une preuve qu'on peut visiter le Moyen-âge sans revenir dans le temps. Ainsi, Dubai, qui nous avait habitué à des décisions judiciaires ineptes, s'est surpassé récemment (An Nahar) :

A Lebanese mother who lost her unborn baby in a Dubai road crash has been convicted of manslaughter and ordered to pay blood money, in the first such ruling in the UAE, local newspapers reported.
The court found the 27-year-old woman had failed to exercise due diligence when driving and caused her car to collide with another vehicle in October when she was nine months pregnant, the Arabic-language Al-Emarat Al-Youm said.

The English-language daily The National reported that the woman's car was struck from behind after she braked on a highway in Dubai, which like the rest of the UAE is notorious for fatal road accidents.

The Dubai Traffic Court ordered the mother to pay 20,000 dirhams (5,450 dollars) in diyyah or blood money to the unborn baby's next of kin and fined her another 540 dollars for "unintentional homicide," Al-Emarat Al-Youm said.

The judge based the verdict on Islamic or sharia law, it added.

"This may be the first case of its kind and may appear unusual to some, but the case highlights the fact that an unborn fetus also has rights as any human being," chief traffic prosecutor Salah Bu Farousha was quoted as saying in The National.

J'en reste sans voix. Non seulement cette femme est victime d'un accident, en plus elle perd son bébé, ce que j'imagine hautement traumatique, mais en plus elle est punie et considérée comme coupable de tous ses malheurs... Franchement, on attendrait de la part des nations développées une réaction indignée à ce jugement. Mais une fois de plus, le scandale se produit dans un pays sous-développé, et il faut tolérer le comportement des Arabes car c'est bien connu, ils ne sont pas prêts pour le XXIe siècle. Et puis, pendant ce temps, les étudiants sont tellement occupés à défendre les privilèges de leurs mandarins que les droits de l'homme, on s'en occupera après avoir updaté sa page Facebook. 

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