30 avril 2007

Brèves de finales

Je ne vous reproche pas d'aimer le football, si vous ne me reprochez pas de pratiquer les jeux vidéos. Il y a pourtant une différence entre les deux : ce ne sont pas des elfes noirs ou des space marines qui me disent pour qui voter lors des élections. Quelle ne fut donc ma surprise lorsqu'en ouvrant Libé, je tombe sur une déclaration fracassante de M. L i l i a n T h u r a m qui affirme que "Sarkozy réveille le racisme latent des gens". Pour ceux qui ne le savent pas, le monsieur sus-mentionné joue à la baballe pour du pognon, ce qu'on appelle un millionnaire en short, mais comme il met des lunettes en-dehors du stade, on le considère comme un intellectuel, un peu comme Laurent Fignon dans son temps, ou alors Agnan, le chouchou de la classe. Donc, le footballeur-promu-analyste-politique nous explique doctement que Sarkozy, c'est pas bien, qu'il a récupéré les voix de Le Pen, qu'il entretient la peur avant d'asséner un joyeux "Je me dis donc que ma vision de la société n'était pas celle de pas mal de Français puisque Sarkozy est arrivé en tête." Je tiens également à citer cette phrase qui montre à quel point le joueur manchot va loin dans l'analyse lorsqu'il déclame :

Tenez, en Guadeloupe, beaucoup de gens ont voté Sarkozy, qui refuse de se
pencher sur la mémoire du pays. Or ces Guadeloupéens sont descendants
d'individus ayant subi les horreurs de l'esclavage... Ces gens auraient dû se
montrer plus attentifs et plus sensibles, éprouver une «réserve morale». Mais
les gens ne sont pas toujours vigilants...

C'est toujours le problème en France : les gens votent mal. Quoi qu'il arrive, quel que soit le résultat, même dans le cadre de cette élection quand Le Pen recule en même temps que l'abstention, les gens n'ont pas compris. Je persiste à penser que les deux candidats du second tour sont les meilleurs, et que l'un comme l'autre possède de nombreuses qualités mais en France, on est obligés de huer l'adversaire pour mieux faire ressortir les qualités de son champion. Et quel meilleur moyen de montrer que l'autre est un vilain que de faire parler un joueur de foot, l'un de ceux "qui nous ont fait rêver en 1998", le type même de gars qui gagne des fortunes, comme un patron du CAC40, mais qui reste adulé du peuple parce que justement, il en vient, lui, du peuple. T h u r a m a un compte à régler avec Sarkozy, alors il utilise toutes les possibilités offertes à un beauf qui joue bien au ballon pour "s'exprimer", et combien de jeunes votants vont aller déposer un bulletin "Ségolène" juste parce que leur idole ras-le-gazon n'aime pas Sarkozy ?

Que d'experts politiques nous sommes en France ! C'est rassurant, on s'intéresse encore à la chose publique dans ce pays, mais parfois, quel niveau... Tout comme les crétins ont accusé Sarkozy d'avoir trahi en 1995, on accuse Besson d'avoir trahi parce qu'il pense que sa candidate n'est pas celle qu'il croyait. Il aurait du y penser avant, se renseigner, mais de là à vouloir sortir le goudron et les plumes, on peut peut-être écouter ce qu'il a à dire. Il est certain qu'une candidate qui organise un débat avec le troisième homme pour lui pomper ses voix, ça inquiète pour l'avenir du projet Royal. Sarkozy continue à faire du Sarkozy, mais lui reprocher des récupérer des voix du FN, c'est considérer que certains Français sont fachos dans la peau et donc irrécupérables par la démocratie.

J'ai trouvé que la campagne 2007 était très intéressante, beaucoup plus que celle de 2002 avec l'insécurité, et au final, la démocratie a gagné. Libre à chacun de ne pas être d'accord, mais réduire les élections à un match de foot et ne pas se rendre compte qu'on joue tous dans la même équipe, c'est prendre T h u r a m pour un prof de sciences-po. La seule chose qui me navre plus que les coups bas dans ce tournoi, c'est qu'après-dimanche, on n'aura plus rien d'excitant à se mettre sous la dent, et que je vais en être réduit à reparler de politique libanaise. Enfin, jusqu'aux législatives.

|

24 avril 2007

Casino Royale

Quel beau dimanche nous avons passé ! Une abstention en baisse, un Front national en recul, un écrasement du PCF et deux candidats de droite au deuxième tour ! Seule petite déception, le score du néo-poujadiste Bayrou qui a réussi à attirer une bonne partie des voix de Le Pen en promettant la fin de la droite, de la gauche, de l'ENA, et la fermière en option ! Le voici donc, situation absurde, en position d'arbitre, ou tout du moins le croit-il, persuadé de détenir la clé de l'élection et de mener un troupeau de convertis au centrisme. Les législatives risquent de le réveiller dans la douleur, l'UMP lui promet déjà des triangulaires agitées. Que Bayrou ne soit pas élu président, tout le monde s'y attendait, lui le premier. Mais s'il ne possède plus de groupe à l'assemblée nationale, ou un groupe croupion, et c'est sa confortable position d'opposant perpétuel qui risque d'être compromise.

On nous promet donc un débat entre Royale et Bayrou, puis entre Royal et Sarkozy. Pourquoi pas un débat Royal-Schivardi et un duel télévisé Le Pen-Tapie ? Ce dernier, avec son habituel style Nanard a assez bien résumé la position du PS qui ne soutient même pas sa candidate. Royal passe les qualifications sans le support de son parti, et en se passant des femmes qui voit en elle un opportuniste arrogant en jupons ; son score tient du miracle, ou alors beaucoup d'électeurs de droite comme moi ont apprécié les discours musclés mais ouverts de la donzelle. J'ai voté par procuration, car je connaissais les orientations des urnes de l'Ambassade de France à Beyrouth et je n'avais pas envie de mélanger mon bulletin à celui des double-passeports qui ont voté à plus de 50% pour Sarkozy, 25 pour Bayrou et presque 15 pour Royal, sans parler des 5% de Le Pen. La plupart des inscrits qui ont voté à près de 80% pour la droite traditionnelle sont Libanais avant d'être Français et il est intéressant de noter qu'ils voteront toujours à droite, voire à l'extrême-droite pour montrer qu'ils sont de bons patriotes hexagonaux. Je connais de nombreux Libanais (chrétiens pour la plupart) qui trouvent scandaleux les avantages donnés aux immigrés (sic) et l'abondance de noirs et d'Arabes (re-sic) en France. C'est qu'eux ne sont pas arabes mais phéniciens comme chacun sait, de la même façon que je suis gaulois et non point européen. En tout cas bien pratique d'avoir plusieurs passeports, même si ça donne parfois lieu à des scènes schizophrènes : ainsi, voter pour Sarkozy, qui a légitimé l'usage de la force par Israël contre le hezb l'été dernier, quand on est aussi Libanais ne cesse de m'enchanter. Le Liban, dernier refuge d'un gaullisme autiste ? Bah, en cas de nouveau conflit, les double-passeports pourront toujours se réfugier en France.

J'ai l'air d'être dur avec les Libanais naturalisés, ce n'est que passager. C'est surtout dû aux commentaires ridicules qu'ils émettent concernant leur choix de vote et qu'ils se sentent obligés de servir aux pauvres français mono-passeports. On ne prouve pas sa francité en votant à droite. Je pense que les deux candidats du second tour sont aussi valables l'un que l'autre. L'une a ma préférence mais Sarkozy, s'il applique réellement son programme, pourrait être un choix salutaire. Je suis en tout cas heureux de m'être complètement trompé sur le score du FN, et de voir que la participation a été bonne. On a cru la démocratie française en danger, une fois de plus les Français ont prouvé leur étonnante capacité de rebond. Le sort en est jeté, et quel que soit le résultat du 6 mai, la politique française risque de prendre un coup de jeune, et de rompre avec la politique d'inertie chiraquienne. Au fait, quelqu'un a t-il pensé à l'avenir de Villepin ? Mais si, vous savez, ce jeune bonapartiste qui a été si ferme devant les Américains ! On murmure qu'il est encore premier ministre, mais qu'il risque de ne pas retrouver de maroquin avec le nouveau président. Une petite place, Lou Bayrou ?

|

21 avril 2007

Quelques remarques avant d'aller voter

  • Je ne comprends pas l'attitude de Dominique Voynet : son objectif est atteint, on parle d'environnement dans tous les partis qui intègrent des spécialistes de ces questions, tout le monde a signé le pacte de Nicolas Hulot (pour ce qu'il vaut) et donc logiquement les sondages prédisent une chute en piqué pour la candidate franc-comtoise. Si elle était réellement convaincue de la valeur de son combat, elle serait satisfaite et retirerait sa candidature, mais il semble que les Verts aient goûté au pouvoir et que, comme tout le monde, ça leur a plu. Voynet gesticule pour rappeler qu'elle représente l'écologie, mais les Français préfèrent les candidats généralistes aux thématiques, un peu comme pour la télévision.
  • Une chose que je trouve hallucinante avec l'extrême gauche anticapitaliste, c'est qu'il NE PARLE QUE DE FRIC !! Pour des candidats qui fustigent les profits des patrons, je trouve qu'ils ont tendance à parler plus comme des jaloux que des politiques soucieux du bien des travailleurs ou des chômeurs. Avec l'extrême gauche, tout se résout à coups de fric. Je ne sais pas s'ils doivent cette mauvaise éducation aux écoles jésuites qu'ils ont fréquentées, mais ça met mal à l'aise ce rapport à l'argent. Un peu d'amour Arlette ? D'humilité Olivier ? De clarté, M. Schivardi ?
  • Concernant la candidature de Ségolène, une chose est sûre, si elle n'est pas élue, le féminisme politique va reculer de quelques années. Logiquement, elle devrait caracoler dans les sondages et recevoir à la fois l'appui des socialistes, des anti-Sarkozy modérés et des femmes qui voient enfin l'arrivée de l'une d'entre elles dans la course avec des chances de gagner. Mais non, les socalistes ne font rien pour la soutenir et préfèrent miser sur un autre, et les femmes n'aiment pas Ségolène parce qu'elle fait trop maîtresse d'école et qu'elle est arrogante. A l'issue du deuxième tour, normalement, on ne devrait plus entendre les féministes du dimanche qui voulaient plus de femmes en politique mais ne veulent pas voter pour elles.
  • Sarkozy a montré son incroyable maîtrise de la communication. Je lui tire mon chapeau. Le candidat reste ce qu'il a toujours été à mes yeux, un feu-follet agité, mais j'ai rarement vu campagne aussi bien menée. Ou alors ses adversaires étaient moins bons qu'ils n'auraient du. Mais si voter pour un candidat revient à récompenser une bonne campagne de pub, alors votons Sarko.
  • Concernant Bayrou, Le Pen lui tire dessus à boulets rouges, ce qui rejoint ma théorie : le Béarnais béat prend des voix à Le Pen en incarnant le poujadisme politiquement correct. Bayrou veut changer la politique et choisir les meilleurs de tous bords. Le problème, c'est que lui-même ne fait pas partie de ces meilleurs. Et pour un Européen convaincu, je l'ai trouvé curieusement centré sur le national lou Bayrou.
En tout cas, bon vote mes amis, ma procuration est partie depuis longtemps (hors de question de voter à l'ambassade !) et j'attends avec impatience dimanche soir. Quel que soit votre choix de vote : mort à l'abstention (et pitié, ne votez pas Bayrou...)

|

17 avril 2007

Bure de Merlin (contrepèterie déposée)

On connaît déjà le sort de Jacques Chirac après le 16 mai : président de l'autorité palestinienne. "Jack" est si populaire dans les Territoires palestiniens, selon un reportage de France 2, que des Tee-shirts à son effigie coiffés d'un keffieh sont imprimés, et que notre ancien dirigeant est devenu plus populaire que Z i d a n e. Il faut dire qu'il avait beaucoup impressionné les Palestiniens avec son "Ouate dou iou ouant mi tou dou ? Tou go bak tou maï plaine and go bak to Fwance ?" lors d'une visite en Israël, et qu'il aurait tenu la dragée haute aux Ricains lors de la guerre d'Irak. Vous voulez être aimés des Arabes en tant que Français ? Crachez sur les USA et sur Israël, et vous devenez automatiquement le candidat des damnés de la Terre, même si vous n'êtes pas vraiment de gauche.

Celle que l'Europe veut, c'est Ségolène. Lors de l'élection américaine en 2004, les Européens s'étaient prononcés pour Kerry, on connaît le résultat. Cette fois-ci, les mêmes souhaitent la victoire de la candidate du PS. Grâce à l'Europe, Sarkozy renforce ses chances de succéder à Yasser ibn Chirac. Grande oubliée des enjeux présidentiels, toujours accusée des maux franco-français, l'UE semble vivre ses dernières heures. Dommage, c'était un beau projet, mais un manque de communication ainsi qu'une absence totale de vision auront eu raison de l'Europe des 27. Il reste toujours plus intéressant pour un Français d'être haut fonctionnaire plutôt qu'au service de Bruxelles, malgré des salaires attrayants, ce qui fait que l'Europe n'a jamais réussi à attirer les meilleurs cerveaux nationaux. Elle le paie aujourd'hui avec un rejet massif qui s'était déjà manifesté lors du référendum, et s'affirme encore plus lors de ces élections : tous les candidats la rejettent, ou la taisent. En 2007, le PCF va disparaître. L'Europe va-t-elle suivre le même chemin ? C'est une nouvelle page de l'histoire, je me sens vieux, j'ai connu le mur de Berlin.

Une nouvelle fusillade aux Etats-Unis, ce pays tellement moins civilisé que l'Europe. Evidemment, même si on plaint les victimes et leurs familles, on fait la moue : ces Américains, avec leurs armes... ça devait arriver. Et puis on apprend que le tueur provient de Corée du Sud. Zut, toute une théorie qui s'écroule. Faut-il pour autant déclarer la guerre au pays du matin calme ? On attend avec impatience de connaître le contenu de la lettre qu'a laissé le tueur bridé fou, ainsi que les mesures que va prendre GW Bush. Je préconise d'arrêter de vendre de la bière aux caribous mineurs. Mais GW surpassera certainement mes recommandations.

J'attends dimanche avec impatience, c'est la seule occasion qui passionne vraiment tous les Français, contrairement au football qui monopolise seulement ceux qui ont renoncé à utiliser leur cerveau pour autre qu'une analyse des chances du P S G d'être "reléguable". Le prochain qui dit "reléguable", je fais appel à un Sud-coréen pour le faire taire. Je ne vais pas me livrer à des prévisions à nouveau, mais ce qui est sûr, au-delà du score du FN qui sera meilleur qu'en 2002, c'est qu'il est incompréhensible d'avoir autant de candidats anticapitalistes. Et si la France apprenait à exporter ses richesses ? On a parlé de Chirac président de l'Autorité palestinienne, pourquoi pas Besancenot ministre de l'industrie en Corée du Nord, Arlette Laguiller secrétaire d'Etat à l'éducation en RPC et Marie-George Buffet directeur du sucre à Cuba ? Français, encore un effort à l'exportation, à l'image de nos amis coréens !

|

12 avril 2007

Retour au Liban

Comme au Liban j'ai Canal Horizons, la version africaine de Canal +, j'ai toujours un jour de retard sur les émissions par rapport à la France. Aussi, ce n'est que maintenant que je vois un comique, dans le Grand journal, qui en tenant un verre d'un air cool (référence au Rat Pack ? Vu la culture de ce membre du Jamel Comedy Club, j'en doute), nous prédit, en compagnie d'Elizabeth Teissier, que des voitures seront brûlées si Nicolas Sarkozy est élu. Quand j'entends ce genre de conneries, sur la chaîne qui a permis de faire croire au bobos que le foot et le porno étaient cool, j'ai vraiment envie de voter UMP. Mais alors vraiment. Penser que nombre de soi-disant gens de gauche estiment que Nicolas Sarkozy est fasciste, au moment même où Le Pen rappelle à point nommé qu'un Hongrois serait malvenu de se présenter à la présidence de la République française... Il paraît qu'en France, brûler des voitures est le seul moyen d'expression d'une partie de la population laissée pour compte. Si c'est leur seul moyen d'expression, il est probable qu'il ne comprenne qu'un langage, le leur, celui de la violence. Qu'on arrête de penser que les banlieues sont infestées de brigands. Mais que les médias arrêtent de leur donner la parole, que ce soit Jamel, ses sous-fifres ou les rappeurs comme Rost dont j'ai déjà évoqué la triste figure auparavant.

Vous croyiez que c'était fini, que Window in Lebanon était bien mal nommé, qu'on cessait de parler du Liban dans ce blog pour se consacrer aux voyous de la politique ou du Vatican !? En vérité, la politique libanaise avait fini par lasser devant un certain ronronnement pris à la suite de mauvaises habitudes : les tentes du centre-ville avaient fini par faire partie du paysage, les divagations d'Aoun n'intéressaient plus personne, et même les experts israéliens étaient parvenus à la conclusion que 2007 ne serait pas l'année de la revanche contre les barbus libanais du hezbollah. Mais justement, on peut avoir confiance dans nos p'tits gars. Le discours de Hassan Nasrallah ce dimanche a rappelé au monde que le hezb, même silencieux, n'en reste pas moins l'un des mouvements les plus dangereux de la planète. Le troisième Reich de Hitler devait durer mille ans, Nasrallah est plus modeste : il a estimé que le hezbollah existerait encore au moins 50 ans, ce qui est assez optimiste devant la puissance de l'axe sunnite, bien décidé à contrer l'amitié irano-syrienne et son familier hezbollahi. La majorité au pouvoir, toujours selon le barbu en chef, compte sur une guerre entre l'Iran et les croisés judéo-chrétien ; dans une menace à peine voilée, le hezbollah prévient des conséquences malheureuses qu'un tel conflit entraînerait. Faut-il y voir les prémisses d'une nouvelle escalade militaire provoquée par Barbus Inc. ? De son côté, l'Arabie saoudite entend contenir les passions arabes, au grand dam de l'Egypte qui perd de son influence diplomatique dans la région, et au grand étonnement des occidentaux, qui vouaient, depuis le 11 septembre 2001, une solide haine aux Saoudiens et à leur régime moyen-âgeux.

A moins que le miracle n'arrive : une paix israélo-syrienne. Le régime des Assad n'a jamais reculé devant aucune trahison pour asseoir sa domination. Acculée par les grandes puissances, rejetée par les frères arabes, la Syrie essaie à nouveau de donner le change en promettant d'ouvrir des négociations de paix par la voix de Ibrahim Suleiman, qui semble convaincu de la bonne volonté des uns et des autres. De son côté, le député travailliste Danny Yatom (ancien patron du Mossad) affirme avoir essayé de mener des pourparlers officieux, mais avoir été rejeté par la Syrie qui considère que des fuites sur ce type de négociations auraient des effets fâcheux pour elle. Il est certain que si une perspective de paix faisait jour, le hezbollah serait le sacrifice demandé par Israël en gage de bonne foi des Syriens qui rejoindraient le camp de ceux qui luttent contre le terrorisme. Vu la situation au Maroc et en Algérie, ce curieux renfort serait pourtant le bienvenu. La Syrie demeure le pays le plus fascinant de la région d'un point de vue diplomatique, et il est bon de se rappeler qu'il faisait partie de la coalition contre Saddam Hussein lors de la première Guerre du Golfe, avant de rejoindre la France dans le front du refus en 2003. Doté d'une armée ridicule et d'une économie inepte, la Syrie a su se rendre indispensable dans les décennies précédentes. Il est temps pour nous de saluer la cynique habileté de ses dirigeants, et pour eux de saisir leur dernière chance d'échapper à un sort de plus en plus funeste. Car à défaut d'Iran, les guerriers d'Israël pourraient se venger du fiasco de juillet 2006 en se faisant les dents sur un adversaire moins puissant et plus immédiat.

|

08 avril 2007

Pigs of War

Voilà une prévision où j'espère me tromper et perdre toute crédibilité politique, mais je vois Jean-Marie Le Pen obtenir entre 20 et 22 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle. Non seulement les électeurs du borgne ne sont toujours pas entendus, non seulement les sondages par rapport à 2002 lui donnent trois points de plus, non seulement Mégret lui ramènera une partie de ses 2 petits %, non seulement beaucoup de sondés préfèrent raconter qu'ils voteront Bayrou pour montrer leur côté rebelle pour se rallier dans l'urne au panache du FN, mais en plus Le Pen n'a plus rien à dire pour faire monter sa cote, comme lors des émeutes de la Gare du Nord où on a pu l'entendre chanter "Je n'ai besoin de personne en H a r l e y- D a v i d s o n" depuis Montretout. Le discours de l'UMP comme du PS intègre pleinement les thèses sécuritaires défendues par Le Pen, on l'invite désormais comme n'importe quel homme politique, ses meetings sont toujours aussi courus par des militants dont la fidélité n'est plus à démontrer, et ses anciens adversaires lui trouvent du bon, comme Dieudonné qui prétendait le combattre à Dreux, ou le rouge-brun Alain Soral, dont le dégoût de lui-même n'a d'égal que sa remarquable habilité à changer de dominateur. Le meilleur moyen de contrer JMLP ? Ne pas voter pour lui.

Toujours dans l'irrationnel, le pape continue à se mêler de politique temporelle et nous parle en ce dimanche férié de la situation en Irak. Je ne sais pas qui écoute ce clone de Palpatine (je sais, référence geek, mais regardez-les bien, vous verrez une saisissante ressemblance), mais je trouve que son discours redevient du pur intégriste. Aujourd'hui, après le scandale du Dico, le Pacs italien, il semble que l'ex Hitlerjugend Ratzinger soit prêt à rentrer dans la mêlée comme un All-Black pour regagner des parts de marché pour le catholicisme. Selon Libé, qui n'a certes que peu d'admiration pour l'extrémisme du Vatican, "la ligne tracée pape Benoît XVI est claire : tout Parlement ou gouvernement qui approuveraient des lois «contre nature» deviendraient illégitimes.". Cela nous promet de beaux jours devant nous, où chacun, au nom d'une entité divine dont la schizophrénie semble être le moindre des maux, entend régler la vie des terriens en leur imposant le maximum de souffrances et d'humiliation. Je sais que je radote, mais pourquoi le pape possède-t-il une papamobile blindée, si la volonté du seigneur est qu'il meure en martyre ? Nasrallah aussi fait appel aux vitres blindées lors de ses discours, mais n'hésite pas à envoyer le reste du monde au casse-narguilé contre les hébreux.

Mais cette grande époque semble révolue car Syriens et Israéliens admettent benoîtement être prêts à discuter de la paix. Ce serpent de mer que serait une paix séparée entre les deux turbulents voisins du Liban n'est sûrement pas pour demain, mais risque d'avoir des conséquences plus que cocasses. Que feront les pro-syriens forcenés du Liban si leur maître cesse de guerroyer par milices interposées avec l'ennemi sioniste ? A quoi servira le hezbollah s'il ne peut plus recevoir ses missiles anti-juifs et qu'il perdra d'un coup 75% de son programme politique (les 25% restant étant consacrés aux dangers de l'éducation de femmes qui sont bien plus utiles en abat-jours portables) ? Comment justifier la faiblesse de l'économie libanaise si c'est plus la faute à ces jaloux de kippaïsés ? Qui insulter quand on n'arrivera pas à obtenir 24h/24 du courant électrique, de l'eau avec lequel on peut se laver en continu et Internet sans modem dial-up ? Je pense que les Chypriotes, distants de Beyrouth par seulement 20 minutes en avion, peuvent constituer des ennemis tout à fait intéressants par la suite, à la manière de l'Albanie du film Wag the Dog. N'occupent-ils pas déjà de façon illégale un morceau de la Turquie ? Les Zalzal ne sont-ils pas capables d'atteindre avec fierté Nicosie comme Akrotiri ou Larnaca ? Ne désespérons pas la Bekaa ! Un accord de paix n'est pas la fin du monde ! Tant qu'il y aura des gens comme Jean-Marie Le Pen en France, Joseph Ratzinger en Italie et Hassan Nasrallah en Syrie, les chances de guerre demeureront bonnes. Sans compter mon petit chouchou personnel, le jeune Kadyrov en Tchétchénie qui nous promet de jolis retournements de situation à l'ombre de la plus grande mosquée d'Europe.

|

04 avril 2007

Leurre France

Vous avez vu ?! Le TGV a battu son record de vitesse ! On est les plus vite du monde sur rail ! C'est pas génial ??

Non, en fait on s'en tape lourdement, mais toutes les chaînes françaises se sont crues un devoir de retransmettre un train qui roule vite et en direct en plus. C'est aussi con que de voir Manaudou nager. Cette obsession du record, de la quantité, de niquer l'autre me désespère. Quand en plus les journaux du service public, donc ma redevance française, s'extasient pendant les deux tiers du temps sur une locomotive, j'imagine qu'il n'y a rien de plus intéressant dans le monde que de montrer que les Français sont les meilleurs en tchou-tchou rapides. En oubliant de parler des lignes qui ferment et du coût de cette vitesse sur un plan économique ou environnemental. Mais ça, tout le monde s'en fout : voir le TGV aller vite, c'est être aussi fier d'être français que le jour où on a niqué le Brésil au foot.

Comme ce chauvinisme mal placé, comme tous les chauvinismes d'ailleurs, m'a exaspéré, j'en ai profité pour aller voir 300, depuis le temps. Bon, en fait, je l'ai vu dimanche, mais ça me donne une bonne raison de vous en parler, d'autant que ce film me fascine. Pour un compte-rendu historique de la bataille, vous pouvez vous rendre ici. Je savais que cette interprétation de la bataille des Thermopyles allait me plaire, devant les effets spéciaux 100% CGI et Blue screen, et le résultat est à la hauteur des attentes. Mais justement, l'effet que ce film provoque me met mal à l'aise : Sparte la grande, Sparte la juste, Sparte la guerrière, évidente allusion au monde libre américano-européen face au déferlement des barbares moyen-orientaux. Le film est manichéen, comme l'est la légende grecque qui va forcément mythifier les valeurs de notre continent, supérieures à celles de Xerxès le dépravé, dont l'ambiguité sexuelle et la fourberie n'ont d'égales que le courage des 300 spartiates qui donnent leur vie pour leur civilisation. C'est très beau, très fort, très perturbant, et complètement propagande. Le genre de film qui justement provoque un chauvinisme que je dénonçais dans le paragraphe précédent, comme quoi des mecs en speedo qui massacrent à coups de lance des rhinocéros et des ninjas, ça reste plus inspirant que des trains pour enflammer l'identité nationale.

Un qui jongle avec l'identité nationale, c'est Jamel Debbouze le bien-nommé. Invité chez Fogiel (je sais, je sais, je regarde trop la télé et les talk-shows, mais j'assume), JD a clamé son amour pour Arlette Laguiller, traité son ancienne copine Ségolène de Mary Poppins, Sarkozy de Joe Dalton, et fait comme toujours son show de mec qui gagne plein de thunes (respect dans la cité) mais qui reste humble (Jamel président ! clame les SMS décérébrés [Génial ce système où les gens paient pour écrire des conneries à une chaîne de télé qui ne les lira pas, mais encaissera les sous. Même plus besoin de Téléthon, invitez Jamel et Zidane et bingo]). Le "comique" a hurlé son dégoût de la France qui traite si mal ses immigrés, au point que dans certaines cités, "on se croirait au Kosovo". Au Kosovo... Jamel est la bonne conscience de la France, un immigré qui a réussi grâce à sa tchache et qu'on aime inviter pour se faire insulter, c'est si bon, vas-y, traite les femmes de putes et les hommes de bâtards, et on applaudit parce que comme Ted Stanger l'Américain qui n'a rien compris à la France, Jamel insulte le pays de tradition catholique qui ne peut plus se flageller pour se punir d'être si bien portant. Comparer les cités françaises au Kosovo (ou à Beyrouth à une autre époque) est un procédé démago et ignoble. Et une fois de plus, j'imaginais l'électeur de Le Pen regarder Jamel vomir ses billevesées en se disant "St Jean-Marie, protégez-nous", et je me rongeais les sangs en pensant que voilà l'image des Arabes en France. Jamel ne représente pas les Arabes, mais bien ces petites frappes de cité qui manient l'insulte sans vergogne et qui choquent le bourgeois. J'aimerais tellement qu'on ait une autre image des Arabes que Jamel, et une autre idée du Moyen-Orient que les hordes de Xerxès dans 300.

L'amie de Jamel, Arlette la mobylette, nous promet un troisième tour social à l'élection présidentielle, ce que prédit également le postier stalinien de Neuilly. Un troisième tour social, j'explique pour nos amis étrangers, c'est quand au sortir d'une élection en France, on estime à gauche et à l'extrême gauche que le peuple a mal voté. Comme on ne peut pas le changer, ce serait trop long, et il y en a qui ont essayé en URSS ou chez les khmers, ils ont eu des problèmes, on descend dans la rue à plusieurs centaines de milliers et on dit qu'on représente des millions. C'est la représentation nationale, un peu comme à l'assemblée, sauf qu'on ne vote pas pour les manifestants. Pour éviter les drapeaux rouges dans la rue, Besancenot réclame un salaire minimum de 1500 euros ; je le trouve timoré. Je pense qu'il faudrait plutôt demander un salaire minimum de 10000 euros mensuels pour tout le monde, pour abolir la pauvreté. Comme étudier ne servirait à rien, vu qu'on gagnerait plein de sous de toute façon, on pourrait licencier les profs, et comme chacun serait riche, on n'aurait plus besoin des flics. On aurait moins besoin de dépenses de santé parce qu'on ne serait pas stressés, et on pourrait aussi faire l'économie de l'appareil judiciaire devant le peu de délits commis par les gens repus. En revanche, il faudrait une plus grosse armée car on susciterait l'appétit des voisins. Il nous faudrait des spartiates pour nous défendre ! Il faudrait aussi savoir d'où viendrait l'argent pour les salaires, mais ça, nos démagos de l'extrême gauche ne s'en préoccupe pas. Et puis, on a le TGV, alors aujourd'hui, on peut être fier d'être français.

|

02 avril 2007

Rouge

Je pense que vous l'avez remarqué comme moi et pourtant, personne n'en parle : le Parti communiste français n'existe plus ! Fort pourtant d'une histoire où il a pu faire trembler les démocrates qui voyaient les chars russes débarquer à Paris, le dernier parti stalinien d'Europe a rendu l'âme calmement, sans un soupir, euthanasié par l'infirmière diplômé de l'école Gorbachev, Marie-George (Marchais) Buffet (oui, oui, de la même famille que Warren). Quand on regarde les affiches de la candidate de l'ex-PCF, nulle mention n'est faite de son glorieux passé à soutenir l'écrasement des révolutions dans les pays frères, à approuver un pacte d'amour entre l'Allemagne et l'URSS en 1939, sans parler des critiques du bout des lèvres sur la Corée du Nord ou Cuba. Maintenant, les derniers à soutenir Fidel Castro se recrutent au Monde diplo. Marie-Jo ne se revendique plus que d'une "gauche courageuse", une gauche populaire, une gauche antilibérale. Vu qu'ils sont plusieurs sur le même créneau, on lui souhaite bien du courage, d'autant que la Buffet ne brille pas d'un charisme à la Brejnev bien qu'elle possède les mêmes talents en logique irrationnelle que Georgie Marchais quand il nous parlait de bilan globalement positif. Je ne lis pas l'Huma, mais si vous le faites, vous pourrez me communiquer le bilan du PCF au cours de toutes ces années. Forcément positif, comme dirait une autre experte en politique de l'espace.

Et pourtant, Marie-George est une femme, donc l'avenir de la politique. Si Ségolène Royal est élue (ce dont je doute plus chaque jour, à chaque bourde, mais que voulez-vous, il ne faut pas désespérer Beyrouth), on assistera à un axe féminin inédit en occident, qui serait renforcé par une Hillary Clinton sur les genoux d'Oncle Sam. Et que font les femmes en politique, contrairement aux hommes ? Elles aident les plus faibles. C'est donc sans surprise qu'Angela (Merkel, je ne garde maintenant plus que les prénoms, ça fait créature de rêve) et Nancy (Pelosi) se pressent au chevet du Liban, qui en plus d'être schizophrène, commence à faire sous lui. Le 14 mars menace maintenant de faire son parlement à lui, devant la fort mauvaise volonté de Nabih Berri de faire son travail de président de l'Assemblée. C'est vrai que c'est étonnant que le patron d'Amal, allié politique du hezbollah, refuse de faire quoi que ce soit contre le camp du 8 mars. Berri ferait-il passer ses intérêts avant son devoir ? En jouant la montre, Berri oublie une chose : le temps affaiblit le parti de dieu, dont les objectifs politiques deviennent de plus en plus flous et dont la victoire (sic) de juillet perd rapidement de son prestige, alors même qu'en Israël on a pris les mesures qui s'impose pour qu'un fiasco de ce genre ne se reproduise a priori plus. A ce propos, je vous recommande la lecture de l'article de Frédéric Encel dans la revue Hérodote sur la géopolitique du Moyen-Orient. Le reste de cette publication n'a que peu d'intérêt (voir le compte-rendu faiblard d'une universitaire libanaise sur le déroulement de la guerre), mais Encel a du talent pour synthétiser sans jargon une situation complexe et en tirer des lignes d'horizons.

Allez, le Liban ce n'est pas que les méchants barbus sanguinaires et les connards en béhème et lunettes de soleil même la nuit. J'ai reçu un email d'une lectrice qui voudrait passer six mois à Beyrouth, pour un peu renouer avec ses origines, et qui me demande des bons plans une fois là-bas. Je lui ai promis que je mettrai tout le monde à contribution pour lui conseiller le meilleur du Liban. Alors comme parfois les comments partent dans tous les sens, pour une fois on aura une base de discussion claire : que faire à Beyrouth quand on veut éviter la rue Monot des fils-à-papa ou le Gemmayzé des bobos ? Hé bien, on peut visiter le Parti communiste libanais, qui continue à tenir la route de la révolution prolétarienne, accuse Marie-George de pacte avec l'ennemi et s'allie avec le hezbollah pour un Liban plus démocratique. Je compte sur votre aide pour des recommandations plus intéressantes.

|

01 avril 2007

Où WIL, au lieu de regarder la télé, ferait mieux de bosser un peu

Samedi soir, j'ai tranquillement regardé Jean-Marie Le Pen monter dans les intentions de vote des Français. J'étais branché sur l'émission de Laurent Ruquier, comme souvent le samedi soir, et une fois de plus, un jeune rappeur était invité. Je pense qu'il s'agit de Rost, un truc comme ça, dont le discours était semblable à ceux qui l'avaient précédé, avec quand même un plus plus de foutage de gueule. Rost (c'est bien lui, je viens de vérifier) est togolais, refuse de demander la nationalité française parce qu'il est citoyen du monde et se sent assez français comme ça, mais incite les jeunes à voter et, à cet effet, a créé une organisation qui a interpellé les candidats à l'élection présidentielle. Tous ont répondu, sauf Villiers, pour des raisons évidentes, Buffet, pour des raisons évidentes et Sarkozy qui, tenez vous bien, à voulu IMPOSER ses conditions, qui étaient de recevoir Rost seul. Vous imaginez le culot de Sarkozy, ce moins que rien, qui voudrait dicter ses volontés à une éminence comme Rost qui écrit de la musique où les femmes sont des putes, sauf maman, les flics des homos aux pratiques sodomites et où plus la voiture est grosse, mieux c'est pour pouvoir choper des putes , sauf quand c'est la soeur aux copains qui, elles, doivent rester à la maison ou manifester de la décence (donc les filles à rappeurs, soit elles n'ont pas de frère, soit elles ne sont pas au courant de la bienséance).

Que revendiquent Rost et ses damnés de la terre ? Du respect. R-E-S-P-E-C-T, comme dans la chanson. Qu'on arrête de les contrôler et ils arrêteront de brûler des voitures. Parce que s'ils mettent le feu aux Renault du voisin, c'est parce qu'ils éprouvent un malaise, la boulangère ne leur dit pas bonjour dans les yeux, Sarkozy ne répond pas à leurs cartes postales, les pompiers n'éprouvent pas de reconnaissance quand on leur balance des frigos sur la gueule alors qu'ils viennent éteindre un feu. Zemmour a eu beau rappeler que les Italiens, pour ne citer qu'eux, étaient assassinés en pogroms par dizaines, Rost s'en moque : un autre temps, bouffon ! Bien que cinq minutes avant, il avait tenu à rappeler que la France a colonisé son pays d'origine, le Togo (l'Allemagne avant, rappellent en choeur Zemmour et Polac, mais Rost ne parle pas allemand alors il s'en fout). Autre temps, bouffon ?

Le discours de Rost est creux, il se pose en victime comme le veut la mode et il va sûrement attendrir Gérard Miller and co. qui ne se pardonnent toujours pas de vivre comme les bourgeois qu'ils voulaient pendre quand ils avaient des cheveux. Moi, Rost m'a dégoûté, parce que son fonds de commerce est le même que Le Pen, ces quartiers difficiles qui sont pris entre le marteau de la répression et la violence des petites frappes que produit le rappeur. Car c'est avant tout un entrepreneur, le Rost, et il a compris l'importance des parts de marché. Le discours du rap, en général (il existe des exceptions notables, de Beastie Boys à IAM, en passant par Public Enemy), invoque la violence, le machisme, l'appât du gain, bref le pire de la société de consommation. Rost fait du fric, et en se posant en défenseur des valeurs de la république et des droits de l'homme (!), va se valoriser devant un public adolescent qui va voir en lui un rebelle au monde des adultes fait de répressions et d'interdits. Mais Rost ne comprend pas que ses discours sont tout aussi irresponsables que ceux de Le Pen, qui se nourrit de la peur que va susciter le rappeur-producteur en Alsace ou en Bretagne. Les salauds sont partout, ça va être dur de s'occuper de tous avant le premier tour.

Heureusement, le même soir, il y avait Péri Cochin, dont je connais la cousine. Bon, ceci dit, même si elle a tapé sur Rost (hé ouais, les habitants de Beyrouth sur Seine votent rarement en dehors de la droite), elle n'avait pas grand chose à dire, et je parle d'elle juste pour faire mon quota de Liban. Et puis on a vu les Fatals Picards, qui rappellent un peu les VRP de la grande époque. Mais eux font de la musique, pas du rap.

|
Weblog Commenting and Trackback by HaloScan.com