29 juillet 2005

Il est bien cet homme

Le Général Aoun est contesté, c'est le moins qu'on puisse dire, mais on ne peut pas lui enlever une certaine forme de courage et une vision somme toute plus globale que ses collègues du parlement. Voici ce qu'il a déclaré hier au parlement :

Nous n’exprimons pas la moindre opposition au sujet du droit de la Résistance à libérer la terre et l’homme sous occupation. Mais comme cette Résistance a été située au premier paragraphe du document dans le cadre de la lutte arabe contre Israël, nous aimerions savoir quels sont les États concernés pour qu’on puisse nous situer. Liée par l’accord (de désengagement) de 1974, la Syrie n’a pas tiré un seul coup de feu en direction du Golan. La Jordanie a signé un accord de paix avec Israël et normalise ses relations avec cet État. » Le général Aoun demande ensuite à l’équipe Siniora de « déterminer, dans le cadre du débat de confiance, les frontières libanaises et la partie du pays qui reste occupée, afin qu’on sache quel territoire nous devons libérer et les conditions objectives en vertu desquelles la Résistance remettra ses armes aux forces régulières libanaises, pour que l’État libanais soit responsable, une fois pour toutes, des questions de défense et de sécurité.

Message transmis au Hezbollah, afin qu'il réfléchisse à leurs réels objectifs quant au Liban.

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Beyrouth-Belfast
Je n'arrive pas à adhérer au mouvement de joie médiatique après l'annonce de l'IRA. Visiblement soumis à une pression énorme après les attentats de Londres, les leaders de Sinn Fein ont profité de la situation pour faire un geste qui reçoit une réponse enthousiaste, mais le problème n'est pas réglé pour autant. D'abord, parce que l'IRA s'est depuis longtemps scindée en groupes terroristes, dont beaucoup ne répondront pas à l'abandon des armes. Ensuite parce que les armes sont également détenues par les groupes loyalistes qui semblent ne pas vouloir faire de concessions et se méfier largement de l'IRA. Enfin, abandonner les armes ne signifie pas trouver une solution pour l'Irlande. J'étais par hasard à Belfast le jour des accords du Vendredi saint en 1998, et déjà, il n'y avait pas eu d'explosions de joie car les habitants s'étaient habitués à l'idée qu'il n'y avait pas de solution. Pourquoi pas un modèle à la libanaise ?...

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27 juillet 2005

Coïncidence mondaine

Je pose la question, pas la peine de m'envoyer des mails d'insulte : est-ce vraiment un hasard si Samir Geagea, récemment libéré de prison, se rende à Paris en même temps que Ariel Sharon quand on connaît les relations que les Forces Libanaises ont entretenues avec Israël ?

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23 juillet 2005

La guerre s'exporte
Si le terrorisme semble frapper partout en même temps et se développer dans le monde, c'est parce qu'il réprésente la nouvelle forme de guerre à laquelle nous allons devoir faire face à l'avenir. Quand je vois les Londoniens regarder sous leurs sièges en prenant les transports en commun, je fais le parallèle avec les habitants de Tel Aviv qui ont pris cette habitude depuis des années. A l'époque, les bonnes âmes disaient qu'ils provoquaient le terrorisme, comme une fille qui provoque le viol. Aujourd'hui, qui osera dire que les Anglais, les Espagnols, les Egyptiens, les Irakiens, pour ne citer que les attentats de cette semaine, provoquent leur violence ? Sans oublier le Liban qui a eu droit à une nouvelle bombe cette nuit, dans la rue très noctambule Monnot. Alors fini la mauvaise conscience de l'Occident à l'égard du monde arabe ? Israël ne pourra que se réjouir indirectement que l'Ouest endure ce qu'il connaît depuis des décennies, ce qui l'amènera peut-être à comprendre un peu mieux la situation au Moyen-Orient.

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20 juillet 2005

In et Out

L'annonce de l'amnistie concernant Samir Geagea a déclenché comme on pouvait s'y attendre une explosion de joie chez ses partisans majoritairement Forces Libanaises. Problème : maintenant que leur leader est libre, il va leur falloir créer un programme, leurs revendications jusqu'à aujourd'hui ayant surtout été la sortie de prison de Geagea. Une fois de plus, comme après l'élection de Nabih Berry au perchoir de l'assemblée, les heureux gagnants ont tiré des coups de feu en l'air et provoqué des rixes. Bilan, un mort (Amal), plusieurs blessés et une population qui commence à être vaguement inquiète du retour des armes à feu dans les rues.

Le Hezbollah fait son entrée dans le nouveau gouvernement et c'est une bonne nouvelle. en effet, le parti de Dieu se voit attribuer l'eau et l'electricité, cadeau empoisonné s'il en est. Car soit le Hez ne fait pas bien son boulot et le parti est discrédité, soit il le fait bien et il sera obligé de récupérer des créances en retard de ses supporters, qui sont réputés pour considérer, surtout au Liban Sud, ces éléments de confort comme gratuits.

Ceci dit, l'électricité continue à manquer au Liban, avec des coupures de plusieurs heures fréquentes durant la journée. Alors pourquoi avoir importé sur la LBC le jeu télévisé de la Ferme des célébrités, dont le principe consiste à plonger des has been dans un environnement sans eau courante ni courant électique ? Ce jeu existe grandeur nature : il s'appelle le Liban en été. Bon courage, Monsieur Hezbollah.

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16 juillet 2005

Il est mort le soleil
Samir Kassir est mort, et personne ne se doutait à quel point il allait manquer à ses amis réunis à l'AUB qui l'ont ainsi qualifiés hier soir selon L'Orient le Jour. Attention, je retranscris une sélection seulement, il y en a plus là d'où ça vient, mais c'est juste pour apprendre aux jeunes comment torcher une apologie funèbre :

Homme-idée qui a conquis les esprits, de Jérusalem à Damas », « homme-multiple » dans son génie de journaliste, d’écrivain, d’historien, de professeur, pour ne citer que ceux-là, « héros », « guerrier », « architecte » d’un passé glorieux, celui du 14 mars, mais aussi fécondateur d’un futur « beau », où l’homme et la femme arabes retrouvent leur dignité perdue, Samir Kassir est désormais « un penseur qui appartient à l’avenir »...Il a vu son ami et collègue Élias Khoury qualifier sa pensée d’« essence de parfum de Jaffa, mélangée à celui des roses de Damas », et versée dans des mots qui ont fait de Beyrouth le cœur du printemps arabe. Il l’a vu dénonçant cette « vengeance contre la vie » qu’a été son assassinat...Ce fut ensuite le tour du poète Mahmoud Darwich qui, dans une intervention enregistrée à partir de Ramallah, se consolait et consolait « les amants de Beyrouth » pour la perte de « l’enfant génial », de celui qui « dansait, svelte, dans les champs de mines », de celui que « la liberté a sauvagement assassiné, elle qui assassine ses amants la nuit de noces venue »... Et c’est Yasser Abed Rabbo, le célèbre ex-ministre palestinien de l’Information, qui s’est intéressé, non sans émotion, au « symbole » Samir Kassir, « dont les articles étaient des oracles », puisqu’il a « appelé depuis 2003 les peuples arabes à se soulever contre leurs tyrans avant qu’on ne vienne, de l’étranger, les destituer et en prendre prétexte pour occuper leurs pays ». « Samir Kassir, ce pont vers le rêve pour les peuples de la région, qui les appelait à secouer le despotisme et l’archaïsme, et qui nous appelait à nous redéfinir », a-t-il ajouté...Même Walid Joumblatt, dans une allocution enregistrée, semblait serein lorsqu’il saluait « la mémoire de Samir Kassir », le père de l’intifada...

Hééééééééééé bé. Ma question est la suivante, et elle s'adresse aussi à ma jeune soeur du Texas qui kiffe le marketing : combien de temps avant qu'on fasse des T-shirts à l'effigie de Kassir, à la manière de ceux que les jeunes portent avec Che Guevara, affublés de slogans du genre "n'abandonnez jamais", "je reste avec vous", "en vérité je vous le dis la Syrie dois partir", "lisez, ceci est mon sang", "Pour vos péchés, Samir a donné sa vie"... En revanche, s'il déclenche un culte, comme dirait Coluche, ses adeptes seront obligés des petites voitures explosées en sautoir. Je sais, je suis cynique, c'est pas bien, mais quand même, est-ce qu'ils n'en font pas un peu trop, même pour le Liban ?

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11 juillet 2005

Joum-blatte ? Non, trop mauvais même pour le Canard enchaîné

Walid Joumblatt est le prototype de l'homme politique libanais du passé, roublard, brutal, n'hésitant pas à punir quiconque s'oppose à lui et plus préoccupé par ses 6% de Druzes que par l'avenir du Liban. Régulièrement, il communique ses vues sur le Liban, la région et le monde à qui veut l'entendre et contribue à alimenter la discorde qui règne dans ce pays (toujours pas de gouvernement alors que les élections législatives sont finies depuis plusieurs semaines). Aujourd'hui, c'est dans l'Orient-le Jour qu'il nous assène sa sagesse sur la 1559, résolution onusienne impliquant notamment les désarmement des milices au Liban :

Certaines chancelleries nous talonnent inlassablement avec la 1559. Une fois qu’il n’y aura plus ces armes, on nous demandera de conclure une paix avec Israël. Je connais bien la chanson. L’histoire se répète.

Imaginez, le Liban concluant la paix avec Israël ! Comme si la France et l'Allemagne avait signé un traité de paix après la seconde guerre mondiale. Ou plus proche de nous, que la Jordanie ou l'Egypte avait reconnu l'Etat hébreu. Rappelons que Joumblatt dirige le parti socialiste progressiste au Liban, qui n'a certes de socialiste que le nom, mais lui permet néanmoins de rencontrer son homologue Shimon Peres lors des raouts internationaux. Bref, Joumblatt est devenu en peu de temps l'homme politique le plus haï du Liban, devant son copain du Hezbollah, devant sa mauvaise volonté manifeste de faire avancer le pays.

Heureusement, pendant ce temps, une courageuse petite nation a ratifié le traité européen. Grâce au Luxembourg, c'est tout l'histoire qui change aujourd'hui, et l'Europe qui retrouve un avenir.

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04 juillet 2005

Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !
Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !Putain, pourvu qu'on n'ait pas les Jeux Olympiques à Paris en 2012 !...

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